À propos de Gabriel de Mortillet
Colloque international
25-26 nov. 2021 Paris, Saint-Germain-en-Laye (France)

Thèmes des sessions

Première journée – 25 novembre 2021

Introduction au colloque : Mme Rose-Marie Mousseaux, directrice du musée d'Archéologie nationale

I.      Penser et faire l’anthropologie et l’archéologie préhistorique au XIXe siècle 

Fervent anticlérical et très proche du mouvement socialiste, le jeune Mortillet a en effet mené parallèlement à ses études (CNAM, École des Mines, Muséum) une action politique extrêmement active et diversifiée (pamphlets, participation aux événements de 1848). Son engagement le rapprochera par ailleurs d’autres personnalités politiques et scientifiques dont il conviendra de préciser le rôle. À partir de 1864, un Mortillet plus scientifique semble s’imposer, mais les engagements de jeunesse ne sont pas loin.

Au-delà de la personnalité de Mortillet, le second XIXe siècle est une période charnière à bien des égards. Elle est donc essentielle pour comprendre la part d’influence exercée par l’environnement philosophique, scientifique, politique et social dans la structuration intellectuelle de générations d’anthropologues et des préhistoriens. C’est aussi le moment où une communauté préhistorienne internationale commence à s’esquisser.

Pour cette session, des communications sont attendues sur les thèmes suivants :

  • Irruption et traductions diverses de la perspective évolutionniste dans un contexte d’éveil des sciences de l’Homme
  • Prise en compte d’une anthropologie des hommes actuels et fossiles, du biologique (raciologie) au culturel (comparatisme)
  • Dimension socio-politique du contexte au sein duquel les futurs scientifiques et savants, et en particulier Mortillet et ses collègues, se sont formés et ont évolué (presse, implications politiques/militantisme, discours publics, caricatures…)
  • Entrée de la dimension scientifique dans le champ du politique (solidarités, mandat électif, régime politique, projet politique)
  • Cadre et débats académiques autour de la naissance de la discipline (Grandes Écoles, universités, sociétés savantes, revues spécialisées…)
  • Émergence d’une communauté autour de l’anthropologie, constitution de réseaux spécifiques placés sous divers auspices scientifiques, philosophiques, politiques
  • Influence du modèle Mortillet sur les archéologies locales en Europe continentales et dans les îles britanniques

Deuxième journée – 26 novembre 2021

II.    Les archives du sol et les archives documentaires : un regard croisé et multidisciplinaire

Afin de faire revivre l’aspect « humain » de la recherche scientifique, cette section du colloque est consacrée aux archives sensu lato :

  • Entrée de l’anthropologie et de la préhistoire au musée, continuité archéologique ou rupture muséographique
  • Formation des collections archéologiques et de moulages
  • Correspondances personnelle et institutionnelle, archives administratives, les marginalia et dédicaces des ouvrages, les inventaires des musées, les documents graphiques, les carnets de voyage, de fouille et cahiers intimes
  • Vers la professionnalisation de la discipline : méthodologie de fouille et catalogage des découvertes – sites et/ou mobilier ; chrono-typologie.

III.  Pratiques et matériaux

L’émergence des sciences préhistoriques en tant que pratique et nouveau système réflexif est donc le fruit d’une confrontation internationale où, comme en Italie, la revendication de légitimation scientifique s’allie encore parfois à l’émancipation politique. Il conviendra alors de s’interroger sur les déplacements et les transformations des champs disciplinaires investis dans ces processus et sur la mise en œuvre des concepts.

L’internationalisme scientifique prend définitivement forme et trouve ses principaux outils d’expression et de revendication publiques dans la création à Paris des Matériaux pour l’histoire positive de l’homme (1864) et surtout dans le premier Congrès international de Paléoethnologie (1866) à Neuchâtel, après une première réunion internationale à La Spezia (1865), conçu et mis en œuvre par Mortillet et ses collègues. Lieux d’échanges, de convergences et de sociabilité, les congrès internationaux ont joué un rôle primordial dans l’autonomisation et la légitimation de cette nouvelle communauté scientifique. Avec les musées, ils constituent les premiers cadres institutionnels dans lesquels la discipline va se forger puis se déployer. Au-delà des congrès eux-mêmes et de leur formalisme, c’est tout une dynamique internationale qu’il conviendrait de questionner dans ses formes, ses réseaux et ses ressorts scientifiques et autres :

  • Voyages scientifiques sans frontières (mission d’études, fouilles, acquisitions…)
  • Réseaux savants
  • Circulation des hommes, des idées et des collections
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